François-Daniel Migeon nous a fait part de sa conviction que la transformation du secteur public est non seulement possible mais aussi en marche.
François Dupuynous rappelle qu’une véritable transformation d’une organisation doit toucher à ses principes mêmes de fonctionnement, et qu’il s’agit d’un challenge d’autant plus fort dans le secteur public que les règles y sont fortement implantées.
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François-Daniel Migeon nous l’a confirmé : on ne se pose désormais plus la question « Peut-on transformer l’administration ? » mais « Comment transformer l’administration ? ». Ce passage à l’action a été rendu possible par l’impulsion donnée par les dirigeants de l’Etat français, à travers notamment le projet de Réforme Générale des Politiques Publiques et la création de la Direction Générale de la Modernisation de l’Etat. Le leadership, l’incarnation du changement par des personnes qui ont une influence sur les comportements et les actions des gens – comme il le définit lui-même – c’est bien là la méthode de François-Daniel Migeon pour transformer l’administration. En effet, dans une structure en mouvement, les règles et les processus ne peuvent plus être des références ou des appuis, le changement doit s’incarner.
Pour François Dupuy, le « leadership » est une notion qui sous couvert de donner le pouvoir aux salariés, indique bien trop souvent une incapacité du management à mettre en place une organisation efficace pour les contrôler. De plus, pour qu’il y ait leadership, il faut qu’il y ait libre arbitre, or c’est bien ce qu’interdit le secteur public, avec ses règles universelles et ses processus inflexibles. Ainsi, une véritable transformation ne sera possible que si l’on s’attaque au mode de fonctionnement de l’administration, et en tête, au statut général de la fonction publique.
François-Daniel Migeon, pour être pragmatique, a employé les méthodes du secteur privé : dématérialisation, mutualisation,… et en particulier le Lean Management, qui apparaît bien adapté pour le secteur public. En effet, sa logique, qui veut que les solutions viennent du terrain et que l’élimination des gaspillages ne soit pas une fin en soi mais une condition pour améliorer le service touche la vocation de service public du personnel, qui apprécie de plus la confiance qu’on lui accorde. Ainsi, pour François-Daniel Migeon, la transformation est déjà bien engagée.
Pour François Dupuy « le changement ne se produit pas quand il est nécessaire, mais quand il est possible », et toutes les conditions ne sont pas toujours réunies.
