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« danone.communities : un modèle pour l’entreprise durable ? » Le témoignage de Emmanuel Marchant, Deputy General Manager

By 26 octobre 2011Événements
Emmanuel Marchant
Deputy General Manager de danone.communities
&
Olivier Kayser
Managing Director d’Hystra et membre du conseil de la fondation GAIN (The Global Alliance for Improved Nutrition)
 

Emmanuel Marchant nous a fait un retour de l’aventure danone.communities qu’il a mené depuis son origine et des enseignements pour le management de l’entreprise.  Olivier Kayser nous a apporté son expérience  des initiatives entreprises pour mettre en place un modèle d’entreprise durable.

Retour sur cette conférence

Pour le cycle de rencontres sur  » l’innovation managériale », PMP a reçu Emmanuel Marchant et Olivier Kayser, pour mieux comprendre ce qu’on appelle le  » social business ».

Emmanuel, aprés un passage dans le conseil en stratégie, et des postes opérationnels chez Danone, a viré vers le  » social business » en devenant le Directeur Général de  » danone communities« , un projet initié par Franck Riboud et Mohammad Yunus en 2007, concrétisé par une entreprise commune, la Grameen Danone Food. Le premier projet a été une usine de fabrication de yaourts fortifiés en micronutriments au Bengladesh. L’objectif est de nourrir la population parmi les plus pauvres du monde, 60% des 160 millions d’habitants du Bangladesh vivant avec moins de deux euros par jour, et sont confrontés à des problèmes graves de malnutrition.

L’originalité du projet est de porter un objectif social, apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre, mais aussi un objectif de business, créer une entreprise qui dégage des profits ( même si le principe défini avec Mohammad Yunus est de réinjecter les profits éventuels dans l’entreprise, sans rémunération des actionnaires).

Ce qui a notamment poussé Danone sur ces projets vient aussi de la lecture dela thèse de Prahalad,  » the fortune at the bottom of the pyramid » qui voyait un nouvel horizon pour les grandes entreprises multinationales consistant à capturer une part des 13 000 milliards de dollars que représente ce marché de la  » base de la pyramide », c’est à dire des 4 milliards d’individus sur la planète les plus pauvres. Car, sur les 700 millions de clients réguliers de Danone dans le monde, trés peu faisaient partie de ces 4 milliards.

Bien sûr, ce type de démarche peut susciter un peu de scepticisme, et les invités ont eu quelques questions de ce genre : est-ce que tout ça a un impact ? Une petite usine de yaourts au Bangladesh, pas de quoi éradiquer la malnutrition dans le monde, …forcément, il faut de la constance, de l’énergie, de la volonté…On sentait qu’Emmanuel n’en manquait pas. Et puis, ces projets bénéficient de tout le support des employés de Danone; les responsables de ces projets ne sont pas dédiés au  » social business »; ils ont généralement aussi un poste opérationnel dans la vraie vie de la concurrence sur les marchés développés. C’est ce que Danone appelle le principe de  » friction ».

Olivier Kayser, le second invité, venait compléter Emmanuel. Olivier, aprés dix-huit ans chez Mac Kinsey, a changé, lui aussi, de vie, ou presque. Il est devenu vice-président de l’association Ashoka, association mondiale qui a pour mission de favoriser l’entreprenariat social en soutenant les entrepreneurs sociaux.

Pour poursuivre cette démarche, il a créé la société Hystra en 2009, afin d’aider les grandes entreprises à développer des projets de  » social business ». Car, il en est convaincu, pour répondre à l’ambition de ce nouveau monde, il faut créer de nouveaux secteurs industriels, il faut que des entrepreneurs émergent au Bangladesh et ailleurs, pour faire sortir de nouveaux business models permettant de répondre aux besoins des populations visées, sur le logement, la nourriture, l’énergie,… Les opportunités et les idées ne manquent pas.

Il faut créer de nouvelles stratégies – Olivier Kayser, en bon ancien consultant, a forgé le mot de  » stratégies hybrides » d’où le nom de sa société – et travailler sur trois piliers en même temps : la croissance ( la nouvelle croissance viendra des marchés des pauvres), l’innovation ( de nouveaux modèles, de l’innovation sociale), et du sens ( de nouvelles priorités pour l’entreprise).

En écoutant Emmanuel et Olivier, nous avions l’impression d’accueillir des pionniers d’un nouveau monde, qui tous deux veulent porter une ambition et un idéal, tout en restant pragmatiques, et business.

Peut-être ont-ils donné un peu envie à certains des invités de suivre leur trace.

Car, en ces temps de crise, de pleurs sur les taux de croissance qui s’ approchent de pas grand chose, ce souffle, et ces perspectives, ne pouvaient que nous donner un peu de ce vent favorable, dont nous allons tous avoir besoin de plus en plus.

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