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Réconcilier les français avec l’activité physique

By 23 décembre 2020avril 3rd, 2024publications

Le programme « Héritage » a été créé en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Il a pour objectif de permettre à la France de devenir une nation plus sportive et de faire du sport un réel vecteur de politiques publiques dans des domaines tels que l’éducation, la culture et l’emploi. Au sein de ce programme, le gouvernement français a lancé en 2019 la stratégie nationale sport et santé 2019-2024. Cette stratégie vise à améliorer l’état de santé de la population en promouvant l’activité physique et sportive pour tous, au quotidien, avec ou sans pathologie et à toutes les étapes de la vie. Elle s’articule autour de quatre axes : la promotion de la santé et du bien-être par l’activité physique et sportive, à tout âge ; le développement d’une activité physique adaptée (APA) à des fins thérapeutiques ; le renforcement de la sécurité des pratiques, quelle que soit leur intensité, et une meilleure protection de la santé des sportifs ; enfin, la documentation et la diffusion des connaissances sur les bénéfices et les impacts de la pratique sportive sur la santé et la condition physique.

Denis Masseglia, président du CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), précisait le 4 novembre 2020 devant le Sénat que les jeunes d’aujourd’hui mettent en moyenne 30 secondes à 1 minute de plus pour courir 1 kilomètre par rapport à il y a 40 ans. La France est loin d’être un modèle européen en termes d’activité physique : moins des trois-quarts (71 %) des hommes et un peu plus de la moitié (53 %) des femmes atteignaient les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique entre 2014 et 2016 selon une étude de Santé publique France. Pour limiter à court terme et éviter à moyen terme la catastrophe sanitaire, il est indispensable de lutter contre l’augmentation de la sédentarité, de l’inactivité physique et de toutes les pathologies chroniques associées. Bien qu’étant une question de santé publique, on peut se demander quel rôle les entreprises, et notamment les assureurs, pourraient jouer dans ce domaine ?

« Sport sur ordonnance » : retrouver la santé grâce au sport

Les assureurs ont toujours été présents dans le domaine du sport. Non seulement parce que les clubs, les associations et les fédérations sportives sont soumis à des obligations assurantielles pour leurs membres et leur structure, mais aussi parce que le sponsoring sportif a longtemps contribué à améliorer l’image des assureurs. En France, ce type de partenariat fait légion. On peut par exemple mentionner Allianz sur le naming des stades, AG2R La Mondiale sur le cyclisme ou encore la MGEN sur le biathlon.

Cependant, ces dernières années, nous avons assisté à une multiplication des initiatives, notamment liées au « sport sur ordonnance ». Un décret du 1er mars 2017 précise : « Dans le cadre de la prise en charge des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient ». En revanche, aucun décret n’en définit les modalités du financement … Le sport sur ordonnance n’étant pas pris en charge par l’assurance maladie, certains assureurs et mutuelles ont investi le sujet pour proposer une offre à leurs clients.

Allianz est le dernier à s’être lancé dans le « sport sur ordonnance » et y inclus aussi ses adhérents atteints de la Covid 19 ayant été admis en soins intensifs. Le dispositif se déroule en 5 étapes : une évaluation de l’état et des attentes de l’assuré lors d’un entretien téléphonique ; une prescription d’activité physique par son médecin traitant ; une évaluation de sa condition physique par un professionnel qualifié ; la création d’un programme d’activité physique adapté ; et l’inscription à une structure qualifiée en sport-santé, dans l’une des structures du réseau de la « Mutuelle des Sportifs », qui a créé la première garantie « Sport sur Ordonnance » en 2015. Allianz prend en charge les prestations prescrites dans le cadre de ce programme qui peut durer jusqu’à 2 ans.

Après une année d’expérimentation, la MAIF, a fait évoluer son modèle d’offre de sport sur ordonnance avec Mooven : l’assuré doit payer 59€ pour un entretien d’évaluation, la formulation de recommandations sportives précises et une proposition de 3 contacts de structures sportives. A noter que ce service s’adresse à toutes personnes assurées MAIF, quel que soit son âge, son état de santé et son lieu de résidence et que cette solution innovante propose un accompagnement pour les entreprises et pour les particuliers, sur place ou à distance grâce à la plateforme VisioMoov.

Une évaluation annuelle pour aider le plus grand nombre de personnes possible

Aujourd’hui, le sport sur ordonnance est réservé aux personnes atteintes de maladies chroniques et inscrites au dispositif ALD. Et si les entreprises s’en inspiraient pour proposer un évaluation annuelle facultative et gratuite à leurs salariés dans le cadre de leurs contrats de complémentaire santé, comme le propose l’Institut des Rencontres de la Forme par exemple ? En plus d’augmenter la productivité et de réduire le stress, la généralisation d’une telle initiative s’inscrirait parfaitement dans la stratégie nationale sport et santé du gouvernement français pour 2019-2024. Améliorer la santé de tous en promouvant l’activité physique, une belle promesse à moins de 4 ans des Jeux Olympiques organisés dans la ville de naissance de son fondateur. Pourtant, cette bonne pratique ne figure pas dans les obligations des entreprises partenaires de Paris 2024…

CLaverdine

Clément Laverdine
Consutant PMP

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